mardi 18 février 2014
Le sous-titre de ce blog n'est pas qu'une formule pour faire joli sur la bannière... j'ai bien l'intention de partager aussi mes ratés culinaires! Je descends donc du piédestal installés dans les trois précédents articles, où je m'étais distinguée par la qualité de mes recettes, la beauté de mes photos, le haut intérêt de mon blabla (ainsi que ma modestie et la longueur de mes phrases). Je reviens parmi le bas peuple culinaire, celui qui rate, crame, n'arrive-pas-à-cuire, fait-tout-tomber, hurle-de-rage et puis commande une pizza.
Bon, ne fuyez pas tout de suite : a priori je rate un peu moins que je ne réussis, donc il devrait y avoir un peu moins d'associations de goûts écoeurantes, de textures un peu répugnantes ou de magmas repoussants que de jolis plats sympathiques...!
Mais partant du principe qu'on apprend de ses erreurs, j'imagine qu'on peut également tirer parti des erreurs des autres (et en profiter pour se moquer en passant, soyons sérieux!). À l'origine, cette idée me vient plutôt du monde de la recherche, où j'ai toujours trouvé dommage qu'on ne publie que les projets qui obtiennent des résultats... et où toutes les choses qui ne marchent pas sont potentiellement répétées des dizaines de fois, par de petits chercheurs pleins d'espoirs et d'allégresse, sans savoir que, comme leurs petits copains, eux aussi... ils vont rater. Les chercheurs sont peut-être des admirateurs secrets de la société Shadok, ou plus ça rate plus ça a de chances de ça marche! Enfin s'ils le sont, les cuisiniers appartiennent à la même espèce, parce qu'on ne voit pas beaucoup de blogs de ratés de cuisine, ou de livres dédiés aux plats immangeables...

Ce qui nous ramène à mon sujet, mon raté culinaire à moi. Enfin à moi, évidemment, sans vouloir rejeter la faute sur les autres, je ne l'ai bien sur pas raté toute seule! D'abord, je n'étais pas seule en cuisine, le Frère était là. Ensuite, c'est une recette tirée d'un livre de cuisine qui propose en théorie des recettes qui doivent réussir : Nature, d'Alain Ducasse. Je tiens à préciser que j'aime beaucoup ce livre et que nous avons même réussi avec grand succès certaines recettes, comme la marmelade d'endives à l'orange, ou la soupe de maïs en cappuccino et morilles). Mais là indéniablement, c'était une catastrophe.

Première erreur, l'idée nous venait d'un visionnage de Top Chef (encore eux) un peu trop passionné : les candidats devront réaliser des pommes darphins les yeux bandés et sans respirer, ou quelque chose du genre. Ça avait l'air facile : une patate, une râpe, une poêle, et hop, une jolie galette grillée, bien sous tout rapport. Eh bien sachez-le : ne tentez surtout pas de reproduire ce que vous voyez à la télévision, c'est truqué, c'est faussé, chez vous ça ne marche pas.

Deuxième erreur, le dit-plat était destiné à des invités, tranquillement installés à prendre l'apéro, sans se douter du désastre qui s'opérait en cuisine... double erreur, puisqu'en plus de l'obligation de résultat (l'option commander une pizza est plus délicate), nous étions moins disponibles pour nous occuper de nos patates, et nous avions vu les choses en un peu trop grand pour nourrir tous ces gens, à savoir deux grands saladiers de patate rapée qui refusaient catégoriquement de former des petites galettes comme à la télé. Nous, on avait plutôt un magma à la fois cru et résolument accroché au fond de la poêle, un truc que même en rajoutant une petite feuille de persil dessus, non vraiment, c'est moche.
En exclusivité, voici donc comment rater vos pommes Darphins!

Pommes darphins
N'épluchez pas, ne lavez pas et surtout, surtout, ne rapez pas 1 kg de pommes de terre. Ne les pressez pas entre vos mains, et ne les assaisonnez pas.
Ne faites pas chauffer une poêle antiadhésive avec un filet d'huile d'olive. Ah, ou si en fait, prenez une poêle très très antiadhésive! Ou une poêle en fer, c'est magique, on en reparlera un autre jour. Mais pas une poêle en céramique toute abimée, ou une poêle en fonte, ou toute autre poêle qui n'est pas connue pour ses propriétés très très antiadhésives!
Ensuite, c'est assez simple : ne formez pas une galette bien régulière en tassant les patates, et ne les faites pas cuire 15 mn. À ce stade, vous devriez commencer à avoir un magma qui brûle au fond et n'a pas l'air de vouloir cuire sur le dessus.
Vous ne serez donc en aucun cas capable de la retourner sur un grand plat, d'huiler la poêle au pinceau, et de la remettre à cuire sur l'autre face 12 à 15 mn.

Servez avec le sourire et beaucoup d'assurance. Ou commandez une pizza, et arrêtez Top Chef.

Petits indices sur les raisons du raté :
- faire des filaments de patate à la mandoline parait être plus recommandé que de les râper sauvagement
- l'utilisation d'une fourchette diapason semble être recommandée
- laver les patates après les avoir coupées enlève l'amidon, ce qui n'est pas une bonne idée dans cette recette
- la poêle qu'on a utilisée était très peu antiadhésive et montait peu en température. Les poêles en fer ou en inox alvéolé sont plus recommandées.

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