dimanche 4 octobre 2015
Malgré les apparences, ce blog n'a fait l'objet d'aucun abandon estival abject et méprisable, non non. Mon petit doigt a simplement pris des vacances, un peu fatigué qu'il était des trépidations continuelles de la vie parisienne (et, il faut bien le dire, fatigué également des brûlures et autres mauvais traitements chroniques qu'il subit...).
Il rentre plein d'entrain, plein de joie et de projets, mais sa besace de recettes un peu vide ; on repartira donc de zéro, pas de recettes ni de photos des tomates, aubergines, pêches, prunes, et autres mûres qui ont fait notre bonheur pendant ces quelques mois de disette bloguesque. Il faut dire que les vacances avec pour toute cuisine un petit réchaud au gaz dans les sacoches ne sont pas très propices à l'inspiration... pourtant, je peux vous assurer que des pâtes à la sauce tomate avec de l'emmental râpé, ça parait être le meilleur repas du monde, après une bonne journée de vélo ou de canoë!
Mais, du passé faisons table rase, reprenons les choses ici et maintenant,  à la rentrée des classes (oui-oui, la rentrée début octobre, je suis bien consciente que je suis en retard sur mon retard, merci).
Et pour que cette rentrée vous soit agréable, voilà un peu de douceur et d'exotisme...! Vous l'avez peut-être remarqué, je ne suis pas une pionnière solitaire en terme de cuisine : il est rare que je tente moi-même des recettes ou des associations trop nouvelles. Mon âme aventurière et expérimentatrice s'exprime plutôt dans la reproduction d'idées glanées ici ou là, dont je vous offre ensuite un pot pourri sur ce blog.
Mais là, point de tout ça, j'avais une idée à moi bien précise en tête! Un caramel de la passion, à la crème et au beurre salé, avec une belle texture de pâte à tartiner, et le goût et l'acidulé des fruits de la passion.
Et, croyez-le ou non, mon premier essai a remporté tous les suffrages (c'est à dire le mien), en correspondant exactement à cette image mentale! J'ai eu tellement de mal à croire que j'ai été obligée de récidiver assez rapidement, pour vérifier mes propres dires (et, il faut le dire, parce que c'est quand même très très bon!).
Caramel de la passion
pour un petit pot

- 75 g de sucre en poudre
- 3 bonnes cuillerées à soupe de crème épaisse
- 30 g de beurre
- le jus d'un fruit de la passion

- Placez le sucre dans une casserole à fond épais (ça évite que le sucre ne brûle trop vite), et mettez-la sur un feu moyen. Laissez le sucre fondre tranquillement, en essayant de ne pas mélanger. Certains pensent qu'il s'agit de la règle d'or du caramel... je ne suis pas intégriste, et j'ai déjà brûlé un caramel en refusant absolument de le mélanger avant la dissolution complète du sucre. Vous êtes donc autorisé à mélanger si besoin, avec prudence et sans former de caillots de sucre.
- Lorsque votre sucre a formé un joli sirop à la couleur or-brune, ajoutez-y la crème et le beurre hors du feu, et mélangez bien : si votre caramel n'a pas brûlé à la première étape, il risque ici de faire des grumeaux de sucre. Pour éviter ça, vous pouvez chauffer au préalable la crème et le beurre. Si ça n'a pas marché, pas de panique : filtrez les grumeaux, gardez les pour les manger comme des bonbons, et... hop, un caramel comme neuf!
- Quand le caramel a un peu refroidi, ajoutez-y le jus du fruit de la passion. Mélangez bien.
Voilà, votre merveille est prête! A déguster au coin du feu, avec une tasse de thé et un bon bouquin, blotti dans une peau de bête et euh... enfin à déguster dans le cliché qui vous conviendra le mieux!

lundi 8 juin 2015
Encore du sucré par ici... à croire que je suis devenue sucrivore! Mais le monde bloguesque et la réalité étant souvent bien éloignés, la raison est toute autre : un gâteau est plus propice à la fameuse technique du blogueur du une part pour toi - une part pour moi - une part pour la photo plus tard, et un gâteau dépasse rarement la limite du "ah zut c'est plus du tout de saison, je vais attendre l'année prochaine pour le publier"!
Mais promis, un weekend saucisse se profilant à l'horizon, on devrait parler charcuterie prochainement sur ce blog! (je ne vous parle même pas du weekend cochon, il va falloir attendre encore un peu pour ça...).
Bref, en attendant les saucisses et le barbecue, voici un gâteau photogénique et de saison, mais surtout tout à fait délicieux et réalisé en un tournemain pour un goûter au soleil impromptu!

Son défaut : ce n'est pas vraiment un gâteau-du-placard, je vous conseille donc vivement, dès que vous aurez lu ces lignes, d'aller vous procurer dans la boutique la plus proche, un pot de mascarpone, une tablette de chocolat blanc, un yaourt à la grecque et deux citrons (sauf si bien sûr vous faites partie de ces gens qui ont toujours dans leur frigo un pot de mascarpone et dans leur placard une tablette de chocolat blanc, auquel cas vous pouvez directement vous rendre à la case cuisine). Si vous n'en avez pas, n'oubliez pas la polenta (ainsi que du lait, du sucre et un œuf, mais dans ce cas comment diable espériez-vous faire un gâteau?).
C'est un gâteau pas trop sucré, et surtout trèèès moelleux, grâce au mascarpone, et donc potentiellement un peu dangereux : après la quatrième part, vous pourriez vous rendre compte que c'était la part de trop.
Il s'associe très bien avec des myrtilles, qui ne sont pas encore vraiment-vraiment de saison, ou avec des fraises (mais il semblerait que dans ma boutique pour urgence à mascarpone et chocolat blanc, ce ne soit déjà plus la saison des fraises mais celle des myrtilles)!

La recette est de la formidable Edda du blog Un déjeuner de soleil (l'audace et la hardiesse de l'ajout de myrtilles est de moi, vous noterez).
Gâteau à la polenta, au citron et au chocolat blanc

Dans votre placard ou votre frigo :
- 30 cl de lait, entier si possible
- 90 g de sucre
- 1 œuf
- 80 g de polenta

Dans le magasin d'à côté :
- un pot de mascarpone (250 g)
- une tablette de chocolat blanc (180 g)
- deux citrons (bios ou non traités après récolte)
- un yaourt à la grecque (60 g)

- Récupérez le zeste des citrons (avec un zesteur, une râpe ou, à défaut, un petit couteau) et hachez-le menu. Pressez-les pour en récupérer le jus. Mélangez le tout, zestes et jus, au mascarpone.
- Préchauffez le four à 170 °C.
- Faites chauffer lait et sucre dans une casserole à feu moyen. Lorsque le lait est chaud (il doit frémir), versez la polenta en une fois et mélangez vigoureusement. Baissez le feu, et laissez cuire à feux doux quelques minutes en continuant à mélanger, jusqu'à ce que le tout épaississe un peu.
- Hors du feu, ajoutez 80 g de chocolat blanc concassé (gardez le reste pour le glaçage).
- Vous pouvez ensuite incorporer l’œuf et le mascarpone.
- Versez le tout dans un moule de 20 à 25 cm de diamètre, papier-sulfurisé, beurré-fariné, ou, comme moi, sans rien du tout (mais la flemme se paye au moment de la vaisselle, sachez-le).
- Laissez cuire au four pendant une trentaine de minutes (la pointe du couteau doit ressortir sèche et le gâteau doit légèrement dorer). Laissez tiédir avant de préparer le glaçage.
- Pour ça, rien de plus simple : faites fondre le chocolat blanc restant (100 g) au bain marie avant d'incorporer le yaourt, et de fouetter avec énergie le tout.
Petit conseil : pour faire fondre le chocolat au bain-marie, un petit bol dans un grand bol rempli d'eau bien chaud suffit, pas besoin de mettre le tout sur le feu.
- Badigeonnez le gâteau de ce délicieux glaçage, puis servez en jolis carrés avec des myrtilles, des fraises ou des fruits environ- à peu près de saison!

jeudi 14 mai 2015
Regarder Top Chef ne sert pas qu'à avoir une excuse pour se donner faim et manger des fonds de frigo en s'imaginant déguster de la haute gastronomie. Ce n'est pas seulement un simple prétexte pour critiquer tranquillement depuis le fond de son canapé celui qui foire sa bûche en trompe l'oeil ou n'est pas capable de prononcer correctement le nom de Philippe Etchebest, ou pour pouvoir exprimer son avis sur les avis des chefs - sans avoir goûté les plats, bien sûr.
Eh non, c'est aussi (parfois) l'occasion d'avoir des idées de recettes à ressortir au moment le plus opportun. Je vous présente donc notre glace au popcorn revisitée, grâce au coup de génie de Kévin!
Bon évidemment, son association avec du chocolat et du caramel était tentante... mais nous avons trouvé tellement plus drôle de l'associer avec un gâteau au persil (lire des blogs de cuisine est également un exercice qui peut se révéler utile, notamment lorsqu'il s'agit de celui d'Estérelle!).

Attention, cette recette nécessite un peu d'équipement, ou beaucoup de système D : pour la glace, la possession d'une sorbetière est fortement recommandée ; pour le gâteau au persil, un instrument capable d'extraire le jus de persil est nécessaire, mais plusieurs options sont possibles : extracteur de jus, centrifugeuse, blender, mixer plongeant...
L'ensemble est étonnant, mais les saveurs se marient très bien, aucune ne prend le dessus, et l'alliance popcorn-persil, bien qu'improbable, est délicieuse! Ne manquait qu'une tuile de caramel pour le croquang', et voilà un dessert bien gourmand!

Glace au popcorn, gâteau au persil et fraises

Pour la glace :
- 100 g de maïs à popcorn
- un peu d'huile
- 40 g de beurre
- 30 cl de crème fleurette liquide
- 40 cl de lait entier
- 6 oeufs (seulement les jaunes, les blancs peuvent être congelés pour une utilisation ultérieure)
- 150 g de sucre

Pour le gâteau (deux gâteaux en fait) :
- 75 g de feuilles de persil (un très gros bouquet ou deux moyens)
- 15 g de feuilles de menthe (environ 1/2 bouquet)
- 80 g d'huile d'olive
- 165 g de sucre
- 3 oeufs
- 270 g de farine
- sucre
- 3 cuillères à café de levure chimique
- 1 cuillère à café de sel

Pour servir : une barquette de fraises

La glace - à commencer plusieurs heures avant dégustation :
- Commencez par réaliser le popcorn : faites chauffer l'huile dans un faitout. Quand elle est bien chaude, ajoutez le maïs à popcorn. Fermez le couvercle, maintenez-le fermé en remuant régulièrement le faitout jusqu'à l'arrêt des plop-plop-plop. Ouvrez : vous devriez avoir, à la place de vos quelques grains de maïs, un faitout rempli de magnifique popcorn!
- Ajoutez le beurre et un peu de sel au popcorn tant qu'il est chaud ; mélangez bien jusqu'à ce que le beurre soit fondu. Laissez refroidir.
- Faites tiédir le lait et la crème dans une casserole. Ajoutez ensuite le popcorn, qui devrait très rapidement perdre son volume et se transformer en une matière spongieuse peu appétissante ; ne vous laissez pas déstabiliser! Coupez le feu, mélanger bien et couvrez. Laissez reposer plusieurs heures à température ambiante.
- Lorsque la crème et le lait ont bien infusé, passez le tout au chinois. Pressez bien pour ne laisser que la matière encore dure du popcorn. Vous devriez obtenir un joli liquide un peu sirupeux au bon goût de popcorn.
- Faites chauffer ce liquide dans une casserole jusqu'à ébullition. Pendant ce temps, battez les jaunes d'oeufs avec le sucre pour obtenir un mélange mousseux. Versez un tiers du lait popcornisé sur les oeufs et le sucre, mélangez bien puis remettez le tout dans la casserole à feu moyen. Mélangez sans arrêt jusqu'à ce que la crème nappe la cuillère. Lorsque c'est le cas, coupez le feu et laissez refroidir, d'abord à température ambiante, puis au frigo.
- Il ne vous reste plus qu'à turbiner ce mélange! Si vous n'avez pas de sorbetière, vous pouvez mettre le tout dans un tupperware au congélateur, et la remuer vigoureusement très régulièrement pour empêcher la formation de cristaux.
Le gâteau au persil
- Commencez par l'extraction du jus ou de la purée de persil. Pour les chanceux disposant d'un extracteur de jus (vous savez, la machine pour vous faire votre jus de Kale-céleri-banane le matin), passez le persil dedans, vous devriez obtenir une jolie purée. Pour la suite, suivez dans ce cas la recette d'Esterelle, qui est sans doute plus adaptée.
Pour les autres, on rigole moins. J'ai d'abord tenté le passage à la centrifugeuse (une vieille centrifugeuse acquise à Emmaus pour la modique somme de 9 euros) : échec complet, on retrouve les feuilles de persil et de menthe intactes dans la machine. J'ai donc mixé avec un mixer plongeant les feuilles avec un peu d'eau (un verre environ). J'ai passé ce mélange, très fibreux, à la centrifugeuse, ce qui m'a permis de récupérer un jus vert très liquide, sans fibres. Filtrer le tout avec un chinois pourrait aussi marcher, en moins efficace.
- Préchauffez le four à 170 °C.
- Réalisez une émulsion avec votre jus/purée de persil et de menthe et l'huile d'olive, à l'aide d'un mixer plongeant.
- Fouettez ensuite longuement les oeufs et le sucre, pour obtenir jolie texture mousseuse. Mélangez avec les herbes et l'huile.
- Ajoutez ensuite la farine tamisée. Vous aurez peut-être besoin d'ajuster la quantité selon l'eau que vous aviez rajoutée dans le persil. La pâte doit avoir une consistance de gâteau au yaourt. Ajoutez ensuite la levure chimique et le sel.
- Versez le tout dans un (ou deux moules). Le gâteau va beaucoup gonfler, les moules doivent être remplis à moins de la moitié.
- Cuire 15 à 20 mn ; vérifiez la cuisson avec la pointe d'un couteau ; elle doit ressortir sèche.


dimanche 3 mai 2015
Cette histoire commence à Noël, avec un entremets chocolat-cassis-balsamique fort appétissant. Malheureusement, la saison du cassis était fort loin, et notre ami Picard ne fournissait pas la précieuse baie noire (ou à raison de 10% de cassis dans un paquet de fruits rouges, ce qui représente un achat d'environ 8 paquets et un travail de tri de fourmi). Nos héros avaient donc porté leur choix sur une boite de cassis au jus, vendue chez G.Detou en toutes saisons.
La boite ayant accompli son glorieux destin, elle resta orpheline de ses baies, mais toujours emplie de son jus, nectar subtil mais inutile pour l'entremet.
Se cherchant un destin plus illustre que la poubelle, une recette de pâte de fruit attira son regard...
La fable du caramel qui se croyait pâte de fruit : 

Une boite de jus de cassis vit une recette de pâte de fruit
Qui lui sembla de bon augure.
Elle qui ne contenait pas plus de pulpe qu'une scorie,
Envieuse se cuit, se mélange et se torture,
Pour égaler la pâte de fruit en texture.
Disant : "Regardez bien, ma soeur, ma chérie,
Est-ce assez? dites-moi ; n'y suis-je point encore?
- Nenni. - M'y voici donc? - Point du tout. - M'y voici?
- Vous n'en approchez point." La liquide pécore,
Enfin se cuit si bien qu'elle caramélisa,
Devenant finalement bien meilleure.
Le monde est plein de gens tout aussi audacieux,
Qui poursuivant un but, font en fait bien mieux,
Comme par exemple ceux qui, pensant devenir ingénieurs,
deviennent en fait cuisiniers, joueurs de diabolo ou encore agriculteurs.
Ce conte de petit raté est donc l'histoire absurde de deux zozos en cuisine, persuadés qu'il pouvaient faire de la pâte de fruit avec... uniquement du jus. Le liquide ne s'est, bien entendu, jamais transformé en pâte de fruit, mais en un délicieux caramel mou, parfumé au cassis! Caramel si délectable que l'opération a été répétée depuis, dans un échec tout aussi réussi.
Comment rater une pâte de fruit mais réussir un caramel de cassis
Recette originale de pâte de fruits de Cuisine Campagne (recette qui fonctionne parfaitement si on la suit à la lettre et que l'on ne remplace pas la chair de cassis par du jus...)

Ingrédients :
- le jus d'une boite de cassis au sirop de 850 g (ici de la marque Sabaton, achetés chez G.Detou)
- du jus de pomme
- du sucre en poudre blanc
(les quantités précises sont déterminées plus tard)

- Pesez le jus de cassis ; ajoutez-lui la moitié de son poids en jus de pomme. Additionnez le poids total des jus, et ajoutez le même poids de sucre.
- Mettez le tout dans une casserole et portez à ébullition.
- Faites cuire à feu vif en remuant très régulièrement. Si vous pensez toujours être en train de faire une pâte de fruit, vous allez attendre pendant très longtemps - en vain - que le mélange s'épaississe et se décolle des parois de la casserole. Attention à ne pas laisser brûler le caramel!
- Continuez à cuire pendant un temps qui va vous paraitre fort long (environ 45 minutes). Au bout de ce temps, le mélange devrait avoir réduit et légèrement épaissi, et faire des fils de caramel lorsque l'on en sort la cuillère.
- Versez le caramel dans un plat recouvert de papier sulfurisé, pour le laisser refroidir. Si votre caramel prend suffisamment, vous pourrez peut-être en faire des petites bouchées à emballer dans du papier sulfurisé pour le servir comme des bonbons. Sinon, vous pourrez simplement l'enrouler autour d'une fourchette pour le déguster comme une sucette!

lundi 6 avril 2015
Aha, vous disiez-vous, mais que se passe-t-il par ici? le nom de ce blog n'est-il devenu qu'une coquille vide, un leurre pour celui qui chercherait du réconfort dans l'observation de ratages culinaires? Aurais-je laissé derrière moi ce passé d'échecs, tournée vers l'avenir, et ses réussites éclatantes et chatoyantes, devenue une déesse infaillible de la cuisine?
Que nenni, rassurez-vous donc, ça rate toujours par ici, et cette fois-ci, ce n'est pas un petit raté à peine teinté de pois marrons, c'est un vrai de vrai, la rolls des ratages culinaires, j'ai nommé, comment faire cramer son appartement.
Rassurez-vous, disciples culinaires de peu de foi, mon appartement est bien entier, et à l'exception d'une tenace odeur de caramel brûlé, il est en pleine forme.
Tout a donc commencé par un achat de bergamotes inconsidéré. Après quelques semaines où leur tâche principale à consisté à embaumer l'air de mon salon, je me suis résolue à prendre le temps de leur faire un sort : confites au sel, zeste râpé et congelé, un pot de bergamote curd et... Pâques approchant, pourquoi pas des orangettes de bergamote?!
Quelle idée de génie! Pour confire des agrumes, c'est très simple : on coupe les écorces, puis on les blanchit. Ensuite, on prépare un sirop, que l'on fait bouillir avant de plonger les agrumes dedans. On coupe le feu, on laisse refroidir, puis on renouvelle l'opération jusqu'à obtenir un résultat bien confit et agréable sous la dent.
J'ai personnellement renouvelé l'opération trois fois, ce qui devrait être peu ou prou suffisant pour des oranges classiques. Les bergamotes étant un peu plus amères et ayant un peu séché pendant leur séjour prolongé dans mon salon, j'ai voulu répéter la chose une quatrième fois.

Ayant un petit quart d'heure chez moi entre une coupe de champagne avec les voisins pour célébrer le nettoyage de la cave (oui, c'est plutôt sympa mon immeuble) et un couscous au bistrot d'à côté, je décide de mettre mon sirop à bouillir, avec pour idée de jeter les écorces dedans et de couper le feu avant de partir.
Erreur fatale. Je suis bien évidemment partie, vous vous en doutez, manger joyeusement mon couscous en laissant mon sirop sur le feu. Le résultat, en rentrant deux bonnes heures plus tard : un morceau de charbon au fond de la casserole, une cuillère en bois en cendre, et une épaisse fumée qui a un peu affolé mon détecteur de fumée...
Heureusement pour moi, je suis revenue avant que tout l'immeuble ne parte en flamme ; mais surtout, surtout, les bergamotes n'étaient pas encore dans la casserole, et sont donc saines et sauves!
J'ai donc renoncé à les confire une fois de plus, et je me suis contenté de les recouvrir de chocolat... pour un résultat délicieux!
Ecorces d'agrumes confites au chocolat (orangettes ou bergamotettes)
- quelques bergamotes, oranges ou autres agrumes (bios ou a minima non traités après récolte)
- 200 g de sucre
- 25 cl d'eau
- 10 cl de jus des agrumes
- 100 g  de bon chocolat noir

- Pelez les agrumes à vif (en prélevant la peau, la partie blanche et un peu de pulpe).
- Blanchissez ces écorces, proportionnellement à l'amertume initiale des dits agrumes et à votre tolérance ou attirance pour l'amertume dans le produit final ; ici, ils ont été trois fois plongés dans l'eau bouillante pendant 2 à 3 minutes.
- Préparez un sirop avec l'eau, le jus d'agrume et le sucre, et faites chauffer jusqu'à ce que le sucre soit bien dissous. Lorsque le sirop bout, plongez-y les agrumes et laissez cuire à frémissements légers pendant environ un quart d'heure. Coupez le feu, et laissez reposer quelques heures.
- Ensuite, opération à répéter deux à cinq fois, selon les agrumes, le sens du vent et la position de Saturne : égouttez les agrumes, et mettez le sirop à bouillir. A ce stade RESTEZ DANS LA PIECE, DEVANT VOTRE CASSEROLE. Lorsque le sirop bout, plongez les agrumes dedans, laissez frémir quelques minutes, puis coupez le feu et couvrez. Laissez refroidir, et répétez l'opération.
- Lorsque les écorces sont bien confites (goûtez, elles doivent être bien moelleuses jusqu'au coeur, sans trop d'amertume), coupez-les en fines lamelles et laissez les sécher sur une grille.
- Faites fondre du chocolat (choisissez, si vous en avez, un bon chocolat de couverture. les écorces sont sucrées, elle s'accorderont bien avec un chocolat plutôt fort en cacao. Si vous avez le courage et le temps, tempérez votre chocolat ; sinon, vos orangettes seront ternes mais tout aussi bonnes... comme les miennes!).
- Plongez les écorces dans le chocolat fondu, et remettez sur une grille.

Dégustez à Pâques, après un bon chevreau rôti, avec un bon café, dans votre appartement qui ne sent pas le caramel cramé!


lundi 30 mars 2015
Si l'on associe en général l'orange au chocolat ou au canard, il est moins commun de l'associer avec la pomme (seulement 14 millions de résultats sur Google, imaginez!).
J'ai donc décidé d'être cette 14 000 001ème personne à parler de cette superbe association injustement méconnue aujourd'hui, et de mon profond amour pour le mariage de ces deux saveurs. Quelques zestes d'orange dans une compote de pomme lui donne tout de suite une dimension supplémentaire (mais que ne sublime pas un zeste d'orange, je vous le demande!).

Partant de ce principe, un crumble aux pommes, bête comme chou, ne pouvait être que fantastiquement merveilleux avec de l'orange! Et c'est le cas.
Crumble pomme, orange et sirop d'érable

Ingrédients :

Pâte à crumble :
- 75 g de beurre mou (mais pas fondu!)
- 60 g de farine
- 50 g de poudre de noisette
- 50g de flocons d'avoine
- 75 g de sucre

Garniture :
- 3 grosses pommes
- le zeste d'une orange
- le jus d'une demi-orange (vous pouvez boire le jus fraichement pressé de l'autre moitié pour vous remettre de vos efforts)
- 2 cuillères à soupe de sirop d'érable

- Préparez la pâte à crumble en mélangeant avec les mains le beurre mou, la farine, la poudre de noisette et le sucre. Vous devez obtenir un mélange sableux, qui s'agrège facilement si vous le pressez entre vos mains. Si ça n'a pas la texture voulue, ajustez les quantités de farine ou de beurre. Ajoutez ensuite les flocons d'avoine.
- Pour la garniture, coupez les pommes en cubes et disposez-les dans un plat allant au four.
- Prélevez le zeste de l'orange à l'aide d'une râpe ou d'un zesteur (dans ce cas-là, mixez ou hachez-les finement). Si vous n'avez aucun de ces deux ustensiles, un petit couteau ou un économe peuvent faire l'affaire, mais il vaut veiller à prélever le moins de blanc possible ; cette peau donnerait de l'amertume au crumble. Ajoutez le zeste, le jus de la demi orange et le sirop d'érable.
- Enfournez pour 35 à 40 mn à 190°C.

samedi 21 mars 2015
Je n'avais pourtant pas pris la bonne résolution d'écrire ici plus souvent en janvier, ce qui aurait pu expliquer pourquoi je ne poste plus rien - les bonnes résolutions étant en général faites pour ne pas être tenues.
Mais les semaines s'enchainent, mon blog reste là... et rieeenn ne passe... 
Hm. Que vient-il de se passer? mais oui, vous étiez là, tranquillement devant votre ordinateur à lire un article de blog en écoutant FIP et en sirotant un viandox... et là, soudaine attaque de Patrick Bruel! Allez, vous avez le droit d'aller brailler en coeur un bon coup avec youtube ! Vous direz au voisin que c'est-pas-votre-faute-c'est-le-petit-doigt-cramé.

Bref, revenons à nos moutons, au temps qui passe, qui passe, et à ce glorieux premier jour de printemps... Avec mon formidable sens de l'à-propos, je vous propose donc une recette de rouleaux de printemps d'hiver - sans insister sur le fait que cette recette date en fait de l'hiver dernier, et patiente sagement au fond de mon disque dur depuis plus d'un an...
Heureusement, les légumes de printemps étant un peu plus longs à venir que les premiers rayons de soleil, vous allez pouvoir vous régaler avec cette recette même si c'est le printemps (c'est compliqué, hein, de manger de saison?!).

Ces rouleaux de printemps sont assez simples à réaliser : une flopée d'ingrédients à hacher ou émincer et mélanger tous ensembles, des feuilles de riz à tremper dans l'eau pour les ramollir, et un peu de dextérité pour assembler les deux... vous voilà avec de superbes rouleaux de printemps!
Ceux là sont végétariens, mais vous pouvez bien entendu les agrémenter de poulet ou de porc si vous êtes d'humeur carnivore.

Rouleaux de printemps d'hiver

Ingrédients pour une douzaine de rouleaux :

- un paquet de feuilles de riz pour nems (en grande surface ou en épicerie asiatique)
- 2 carottes
- 1/4 d'un petit chou chinois
- 7-8 gros champignons de Paris
- 5-6 champignons noirs
- 1/2 bouquet de persil
- 2 poignées de vermicelles de riz

Pour la sauce
- 1 cs de purée de cacahuète
- 2 cs de sauce soja
- 1 cs de nuoc man
- 1 cs de vinaigre de riz
- 1 cs de jus de citron vert

- Râpez les carottes, émincez très finement le chou, et coupez en petits morceaux les champignons de Paris. Mélangez le tout dans un grand saladier avec 2 cuillères à soupe de sauce soja et deux cuillères de nuoc-man.
- Emincez le persil et ajoutez-le au mélange.
- Faites bouillir de l'eau, et versez la sur les vermicelles de riz. Couvrez, et laisser cuire quelques minutes, selon les indications du sachet. Egouttez-les, et ajoutez-les aux légumes après les avoir coupées en morceaux.

- Préparez un plat à gratin suffisamment grand pour y disposer les feuilles de riz. Remplissez le d'eau tiède. Placez une feuille de riz dans l'eau tiède, et attendez deux minutes qu'elle se ramollisse. Posez la sur un torchon propre ou une surface absorbante. Disposez 2 à 3 cuillères à soupe du mélange de légumes.
Un petit dessin valant mieux qu'un grand discours, voici la marche à suivre pour obtenir de superbes rouleaux, fiers et valeureux :
(la forme au milieu n'est pas un panneau de sens interdit mais bien 
une feuille de riz avec un mélange de légumes disposé dessus)

- Répétez l'opération jusqu'à ce que l'un ou l'autre élément soit épuisé.
- Préparez la sauce en mélangeant tous les ingrédients.