mercredi 5 février 2014
Le dicton nous dit que à la chandeleur, l'hiver passe ou prend rigueur. Après quelques recherches, je suis même prête à vous faire un point culture-traditions sur cette fête aux origines païennes, qui fut transformée en fête chrétienne par le Pape qui répondait au doux nom de Gélase 1er, en 400 et des poussières.
Avant de fêter la présentation du Christ au temple, on fêtait donc surtout l'allongement des jours, le retour du soleil et le début de la saison agraire. La fin du mois de janvier correspondait à la période de fin d'hibernation de l'ours, qui sortait alors de sa tanière pour vérifier le temps qu'il faisait. L'ours étant un animal qui faisait l'objet d'un culte important à l'Antiquité et au Moyen-Âge, on célébrait son réveil par de grandes célébrations. On appelait même cette fête Chandelours dans certaines régions, nom assez fantastique ! Les célébrations, un peu moins fantastiques, comprenaient de charmantes coutumes telles que des simulacres de viols et d'enlèvement de jeunes filles. Tout d’un coup, Gélase et sa présentation de Jésus paraît un peu plus fun !
Nous nous égarons, revenons au temps qu'il fait. Notre brave ours sort donc de sa caverne, jette un oeil dehors, et suivant une logique parfaitement ursine : s'il fait beau, il retourne pioncer pour 40 jours. En atteste ce joli dicton : 
"Si le deuxième de février
Le soleil apparaît entier
L'ours étonné de sa lumière
Se va mettre en sa tanière
Et l'homme ménager prend soin
De faire resserrer son foin
Car l'hiver tout ainsi que l'ours
Séjourne encore quarante jours"
Amis, allons donc resserrer notre foin en grande hâte, parce que je ne sais pas chez vous, mais j'ai plutôt vu du grand beau temps dimanche dernier...! Il semblerait donc qu'on en a pris pour 6 semaines de grand froid - ce qui n'est pas pour me déplaire.
Mais pour faire passer la pilule pour ceux qui veulent de la chaleur, et attendre encore un peu le printemps, voilà une recette de soupe très réconfortante. (Parce que oui, je viens de faire l'introduction la plus longue du monde sur la chandeleur... pour ne même pas donner une recette de crêpe).
Dépêchez-vous un peu parce qu'il se fait un peu tard dans la saison pour trouver les ingrédients, et cette soupe vaut vraiment le coup! Elle associe la douceur du potimarron à l'acidulé du coing. Cette association inattendue lui donne le petit coup de pep's et l'originalité dont le potimarron a besoin pour ne pas devenir écoeurant.

Mais l'essence de cette soupe, c'est le bouillon que vous utiliserez. La première option, pour mamans débordées, ou citadins pressés, consiste en l'utilisation d'un bouillon cube.  Mais si vous disposez d'un peu (je dis bien "un peu") de temps et que vous souhaitez faire passer votre soupe du statut de "très bonne" à "succulente",  je ne saurais que vous conseiller l'utilisation d'un bouillon maison. J'ai pris l'habitude de systématiquement recycler tous les restes d'os dans ma cuisine en bouillon, que je congèle et que j'utilise au fur et à mesure de mes besoins. Vous pouvez aussi demander des os au boucher, qu'il vous offrira avec plaisir! C'est ultra rapide à faire, et pas tellement plus compliqué que l'utilisation d'un bouillon cube... à condition d'avoir un grand congélateur. La recette est en fin de billet pour les amateur·trices!
Soupe de potimarron-coings
Chez le primeur :
- un beau potimarron
- deux à trois coings selon leur taille
- 6 échalotes
Dans le placard :
- huile d'olive
- sel, poivre
- cannelle
Pour le bouillon (facultatif) :
- Chez le boucher  : des os de veau, qu'il sera ravi de vous offrir si vous demandez avec le sourire! (ou tout autre reste de carcasse)
- quelques légumes oubliés : une carotte, un oignon, un vert de poireau...
Pour la soupe : 
- Emincez les échalotes. Épluchez et coupez en quartier les coings (attention c'est beaucouup plus galère que d'éplucher une pomme, c'est tout dur, tout cassant, et ça refuse de se couper correctement, bref, un conseil : refilez la tâche innocemment à quelqu'un d'autre).
- Faites chauffer un filet d'huile d'olive, et ajoutez-y l'échalote et le coing. Faites revenir quelques minutes à feu vif, ils devraient griller légèrement. Remuez régulièrement.
- Pendant ce temps, pelez le potimarron, et coupez le en dés. Vous pouvez garder les graines et les faire griller quelques minutes au four pour un apéro sympathique! Ajoutez le potimarron aux échalotes et aux coings, et recouvrez de bouillon maison, ou d'eau additionnée d'un bouillon cube.
- Laissez cuire à feu moyen jusqu'à ce que les morceaux de potimarron soient très tendres. Mixez , et ajustez la quantité de liquide selon votre goût. Rectifiez l'assaisonnement, et servez bien chaud!
Dégustez de préférence par grands froids, si possible dans une maison à la campagne au coin du feu, accompagnée de vin, de pain, de fromage et de charcuterie... et d'ami·es!

Pour le bouillon maison : 
- Mettez, dans une grande marmite, les os gracieusement offerts par votre boucher, ou tout autre reste osseux animal que vous voulez ré-utiliser (carcasse de poulet, os de gigot...).
- Ajoutez quelques légumes à peine préparés : cette carotte du panier de la semaine dernière, l'oignon au fond du placard et le vert de poireau feront très bien l'affaire, rapidement lavés et coupés en larges morceaux. Vous pouvez ajouter, selon votre goût, des aromates (thym, laurier, romarin), des épices (poivre, clou de girofle), de l'ail...
- Ajoutez un grand volume d'eau froide, et portez à ébullition. Laissez ensuite bouillonner tranquillement à couvert pendant environ 2h.
- Filtrez le bouillon dans une grande passoire, et laissez le refroidir tranquillement. Le gras va remonter et vous pourrez dégraisser le bouillon si vous le souhaitez.
- Mettez dans un sac congélation, un bocal ou un sac à glaçons pour le congeler, ou utilisez tout de suite.

Recette précédemment publiée par mes soins sur le blog de l'AMAP Fanes de Légumes

1 commentaire:

  1. Super ! le décor me dit vaguement quelque chose .... Et cette soupe était délicieuse !!! Le bouillon fait vraiment tout !

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